Les débuts de notre installation
Les débuts de notre installation #3
Chers vous !
Notre première bougie, la voilà ! Une année déjà !
365 dodos plus tard, les mêmes… un peu plus vieux (heu…mûrs … les parents), un peu plus grands (les enfants), certains avec une ou deux dents en moins (heu… les enfants !), réunis autour du p’tit dernier dans sa belle robe blanche et désuète à souhait, beau comme un sou neuf pour son baptême. Souffler notre première bougie sans même y penser le jour du baptême de Syméon, avec autour de nous des dizaines d’enfants, des amis, nos familles, ceux qui sont venus de loin et ceux qui sont venus par le cœur, que pouvions-nous rêver de mieux ?
Alors nous avons bichonné l’affaire, voyez-vous, et nous avons organisé les choses comme nous organisons toute chose… dans un désordre savamment orchestré.
Première étape, l’impression d’une centaine d’invitations données aux enfants avec le mot d’ordre suivant : invitez tous ceux que vous voulez inviter. Les enfants ont évidemment pris leur mission très à cœur et ils ont fait preuve d’une grande docilité… si bien que presque toute l’école a été invitée ! En allant les chercher cette semaine-là, j’ai vu le minois de Syméon qui était imprimé sur l’invitation circuler de mains en mains dans la cour, accroché aux porte-manteaux, voler dans les couloirs et atterrir dans les mains des maîtresses.
Système de diffusion efficace, donc.
Trois bémols néanmoins : d’abord, la diplomatie. Disons que les enfants ont pris la consigne au pied de la lettre, je l’ai compris plus tard. Et quand vous dites « invitez qui vous voulez inviter », bah, y a pas d’quartier, baptême ou pas. Pour Untel, il n’y avait plus d’invitation (mon œil…) pour un autre « Ah non Maman, il est trop ch… ! bref, pas de faux semblants, naturel, rien que du naturel… (Note pour plus tard, affiner la consigne.)
Deuxième bémol : la crédibilité. Il y a eu des tas de moments suspendus où des parents un peu gênés, se demandant s’ils étaient vraiment invités, venaient me remercier en se tortillant un peu, et moi, je me tortillais de les voir un peu gênés (Note pour plus tard : demander à Benjamin d’aller chercher les enfants les jours qui suivent la distribution). Les maîtresses elles-mêmes, ne sachant pas si c’était du lard ou du canard, ont vérifié auprès de moi que les facteurs en herbe ne s’étaient pas trompés. Oui, oui, vous êtes invitées !
Troisième bémol : la logistique !!! Comment savoir qui a été invité et donc … comment savoir combien de personnes sont susceptibles de venir… Ah ah ! Qui a dit qu’il fallait se simplifier la vie ? Et c’est là que la deuxième étape de l’organisation commence : réunions quasi quotidienne à mon QG, la boucherie de St Pompon. Méchoui ? Jambon braisé ?
Ah, une belle fête que ce baptême, une fête comme on les aime ! Dans l’église de notre village, fermée presque toujours, notre ami prêtre Philippe Olivier a célébré ce baptême comme il célèbre la messe et comme il vit : avec beaucoup de simplicité, beaucoup d’émotion et éventuellement quelques larmes de joie, des envolées lyriques pour saluer la nature, des paroles de cœur, le tout enveloppé d’une couleur d’antan, d’une lumière d’un siècle passé qui ressemble à s’y tromper à de la poudre d’éternité. Quelle joie que ce petit cortège se déplaçant ensuite vers notre maison, suivant les panneaux « P » qui indiquaient bien entendu « Par là » comme l’a tout de suite compris Angèle, – avouez que c’est plus joli que Parking-, quelle joie que ce goûter dans notre grange. Les chiennes ne s’y sont d’ailleurs pas trompées. Pour ce qui est de la fête, elles ont aussi leur idée. Java et Jugeotte, peu bigotes, ont profité du calme de notre absence pendant la cérémonie du baptême pour goûter les quiches et les gâteaux que nous avions préparés, histoire de s’assurer que nous n’avions pas perdu la main. L’âne Tino, un peu plus gonflé, s’est carrément incrusté pour vérifier l’ambiance. Il est entré dans la grange avec son naturel et son élan de d’habitude, il a fait connaissance avec nos invités, fait tournoyer ses oreilles pour faire rire les enfants et a attrapé un p’tit quelque chose à grignoter sur le pouce. Gonflé, l’âne. Et puis, évidemment, nous avons dansé sur l’intemporelle play list de Benjamin, intemporelle bien qu’un peu datée mais très efficace !
Les trois maisons pleines, des déjeuners au soleil, une équipe de rangement un millier de fois plus efficace que l’équipe d’organisation, le balai des départs, les mains qui s’agitent jusqu’au bout du chemin par les fenêtres ouvertes des voitures, quelques jours qui passent et voilà que déjà le baptême de Syméon paraît loin au moment où j’écris ces lignes.
Faut dire que depuis, je ne me suis pas embêtée ! Benjamin est parti 12 jours à Paris et c’est Marie Hingalls qui gardait la ferme… avec l’aide précieuse de ses apprentis fermiers. Une nuit, le vent a bien soufflé et le lendemain… les animaux de Marie Hingalls s’étaient tous barrés ! Plus d’électricité dans les prés, vive la liberté ! Ah quelle jolie pagaille ! On ne devient pas Mary Hingalls du jour au lendemain
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